• Comprendre le monde pour le transformer, de la lutte pour les intérêts immédiats dans l’entreprise comme dans les quartiers au combat collectif pour l’avènement d’une société autogestionnaire, les voies et moyens de l’activité révolutionnaire ne saurait se limiter à la seule action directe. Certes ce n’est que par une action autonome, indépendante des institutions, auto-organisée, que le monde du travail, celui qu’Emile Pouget (1) opposait radicalement au monde du capital, construira les fondements d’une société libérée de la loi du profit et de l’Etat capitaliste, chien de garde à la solde des intérêts privés et minoritaires. Pourtant le syndicalisme révolutionnaire comme l’anarcho-syndicalisme entendent donner à leur pratique une dimension pédagogique.

     

     L’approche ainsi conçue de la lutte sociale révèle un point de vue global quant à la perception de l’émancipation sociale qui ne se limite pas à l’attente d’un grand soir, généralement accoucheur de petits matins, mais intègre dans son activité permanente la nécessité d’agir en retour sur les consciences. Au-delà des résultats, immédiats ou futurs, de l’action révolutionnaire il s’agit, au cœur du mouvement présent, de réaliser des ruptures, des brèches, vis-à-vis de l’idéologie dominante. Si à un travail aliéné correspond une culture aliénante les phases de luttes collectives, d’organisation autonome sont porteuses d’une dimension culturelle et idéologique alternative. La grève, l’occupation, l’assemblée générale, le concert, la fête, le repas fraternel sont des moments de rupture avec la valeur travail, ici associée à l’exploitation, et ces lieux, moments, deviennent des espaces où s’élaborent, se confrontent des valeurs de classe, émancipatrices qui agissent en retour sur l’individu et modifie sa perception du monde, même si, au sein de cette société il n’y a pas plus d’acquis culturels que d’acquis sociaux garantis à vie.

     

     La diffusion de textes chargés d’expériences, d’Histoire, d’analyses, de débats, est un de ces vecteurs qui permet la permanence d’une contre culture, d’une résistance idéologique dans l’univers formaté du prêt-à-penser , du conformisme idéologique si utile à la résignation quotidienne. La subversion des consciences individuelles est indissociable de la révolte puis du combat et de l’organisation collective. Mais également une lecture qui fournit des outils pour la lutte, pour mieux s’organiser, apprendre à débattre ensemble, à faire autrement, à anticiper le futur au sein de notre présent.

     

     C’est dans cette démarche que s’inscrit l’action du service librairie de l’union Départementale CNT du Val d’Oise, animée par des militants qui réalisent ces tâches en-dehors de leur temps de travail. Nous vous proposons ici notre catalogue d’ouvrages neufs que nous vendons avec une réduction sur le prix public. Ultérieurement un supplément sera consacré à la diffusion de livres d’occasions. Nous publions  Quartier-Livres, feuille d’informations  du service librairie, qui traite de nouveautés ou d’une thématique particulière. Vous pouvez être tenu informé de nos activités en nous contactant à nos adresses courrielle ou postale.

     

     

    Mai 2012.

     

     

    (1) Emile Pouget : 1860-1931. Journaliste dont le style est caractérisé par le recours à un langage parlé, rédacteur du « Père Peinard », il sera aussi un militant anarcho-syndicaliste de la CGT alors révolutionnaire, secrétaire de rédaction de « La Voix du Peuple », organe syndicaliste de la CGT. Rôle important en tant que propagandiste par l’écrit au sein de la confédération ouvrière. Cessera de militer à la suite du tournant réformiste de la CGT. 

     


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